lundi 25 juillet 2011

Drôle de drachme

Dans son excellent blog et sous ce titre que je reprends, Bruno Dewaele note l'emploi masculin de drachme dans un article du Canard enchaîné : « ...aux dernières nouvelles l'Allemagne et Trichet sont tout prêts à se rallier aux propositions françaises. On parie un drachme ? »
Force est de reconnaître que la conscience du genre féminin de drachme est en train de s’éroder sérieusement. Le Canard s'inscrit dans une tradition déjà bien représentée sur la Toile et dans les journaux avec des titres que je relève comme : « On va pas en faire un drachme », « Est-ce que l'Euro est un Drachme pour la Grèce ? », « Un drachme est évité, le pirée est à venir», etc. L'actualité économique favorise la prolifération de ces titres.
Même chez les numismates, je vois de fréquents usages du genre masculin.
Pourtant les dictionnaires, c'est assez rare pour être signalé, sont unanimes et ils n'évoquent même pas une dissidence marginale. Mais eux-mêmes ne sont pas si droits dans leurs bottes que ça puisque, s'ils disent une drachme, ils disent aussi un didrachme (pièce de deux drachmes) ; c'est du moins la position du TLF et du Grand Larousse universel alors que Littré et le Larousse du XXe siècle étaient pour le féminin !
Je note aussi que drachme s'était depuis longtemps employé au masculin (quoique sans la bénédiction des dictionnaires) pour désigner un poids (3,8 g) de trois scrupules. Son autre nom était le gros, et c'est peut-être ce qui a valu la contagion masculine.
Enfin, le dirham dont le nom arabe vient du grec désignant la drachme est quant à lui bien masculin.

4 commentaires:

  1. Pour l'instant, je manque de temps, mais je compte bien reprendre ce blog plus régulièrement d'ici quelques mois. Merci de votre intérêt.

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